Le sous-lieutenant Maurice Challe est né le
18 juin 1911 à Reims dans la Marne. A l'âge de vingt-deux
ans, il s'engage pour quatre ans au titre de la base aérienne
104 du Bourget.
En septembre 1935, le sergent Maurice Challe est admis
à l'école de formation des sous-officiers du personnel
navigant à Istres. Breveté pilote le 2 juillet 1936, il
suit de juin à décembre 1937 un stage de perfectionnement
chasse à l'Ecole de l'air de Salon.
Il entame alors un carrière
de moniteur à l'escadron d'entraînement de Saint-Cyr en
1938 qui se poursuivra à Orly. En mai 1940, il devient pilote
convoyeur pour l'Etat-major à Nancy. Affecté au G.C.
II/4. à Meknès, il demande à être mis
en congé spécial à l'armistice, pour être
démobilisé en 1942.
Il décide alors avec son frère René,
de rallier l'Afrique du Nord, en traversant l'Espagne. Ils seront arrêtés
à la frontière espagnole, par les soldats de Franco, puis
internés à la prison de Barbastro.
Après un passage
au camp de Miranda, ils seront remis aux autorités de Casablanca.
Là, ils retrouvent leur frère, Léon (détenteur
de plusieurs records de distance sans escale en avion) avant de se porter
volontaires pour l'U.R.S.S.
C'est en mars 1944 que Maurice est affecté à l'escadrille
Cherbourg du Groupe de Chasse "Normandie".
Dès les premiers jours de l'offensive sur Vitebsk, il donne le
meilleur de lui même.
Le 8 juin 1944, Maurice est en readyness,
lorsque deux Focke Wulf sont repérés sur la gare de Roudnia,
où opère également une patrouille du 18ème
Régiment de la Garde, qui a reçu les mêmes instructions
d'interception.
Dans la confusion du combat, après avoir exécuté
une passe frontale contre un Focke Wulf qu'il pense avoir touché,
Maurice exécute un renversement et retrouve un appareil qui se
dirige dans la direction qu'avait prise le "bandit". Cet avion,
à basse altitude, traîne une fumée. Bien que manifestement
hors-course, Maurice le tire de loin et le voit s'écraser.
Une heure après, les autorités russes se rendent sur
place pour se rendre compte que l'appareil est un… Yak soviétique.
Son pilote est mort. C'est un coup tragique pour Maurice, bien que l'enquête
ait conclue que le pilote était déjà probablement
mort au moment du tir de l'aspirant CHALLE.

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challe rene et maurice
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Brûlant de se racheter, Maurice gagne sa première victoire
dix-huit jours plus tard, première d'une série de dix
victoires sûres (dont 5 en collaboration) et 3 autres probables.
Le 26 juin, seul, il descend un Fw 190. Le mois d'octobre révèle
Maurice Challe comme un chasseur de grande classe. En six jours, du
16 au 22 octobre 1944 il abat trois Messerschmitt 109 et deux Fw 190.
Il complète activement son palmarès dans la seconde moitié
du mois de janvier 1945, en détruisant un Me 109 et deux Hs 129.
La dernière de ses victoires, il l'a gagne le 25 mars 1945 en
s'attaquant seul à une importante formation allemande, avant
de succomber sous le nombre deux jours plus tard.
Le sous-lieutenant
Maurice Challe disparaissait à jamais le 27 mars 1945 dans la
région de Pillau en Prusse Orientale. Il est le dernier pilote
du Normandie-Niemen à disparaître en service commandé.